Depuis octobre, les États-Unis ont envoyé à Israël 14.000 bombes de 907 kilos

Depuis le mois d’octobre, le gouvernement Biden a envoyé à Israël plus de 10.000 bombes de 907 kilos a rapporté Reuters vendredi. Ces bombes détruisent des pâtés entiers de maisons.

Palettes de bombes BLU-117 de 907 kilos sur le pont d’envol du porte-avions de classe Nimitz USS Harry S. Truman [Photo: Airman Ricardo J. Reyes]

Chacune de ces bombes a un rayon d’explosion allant jusqu’à 500 pieds [152 mètres] et est hautement létale jusqu’à 250 pieds [76 mètres]. Dans certains cas, elles peuvent être mortelles jusqu’à une distance de 1200 pieds [366 mètres]. Larguée sur un pâté de maisons, une seule endommagera presque tous les bâtiments de la rue et pourra tuer des dizaines, voire des centaines de personnes.

L’une des utilisations les plus notoires de cette arme a été la frappe du 31 octobre qui a détruit le camp de réfugiés de Jabalia, tuant ou blessant plus de 400 personnes. L’armée américaine a largement renoncé à l’utilisation de ces bombes massives, officiellement en raison de leur énorme potentiel de «dommages collatéraux».

Ces 14.000 bombes de 907 kilos ont un rendement combiné de 13 kilotonnes, ce qui équivaut presque à la puissance de la bombe atomique «Little Boy» que les États-Unis ont utilisée pour détruire Hiroshima en 1945.

La fourniture de ces armes démontre l’intention génocidaire du gouvernement Biden. Il en a fourni 14.000 sachant pertinemment qu’Israël les largue sur des zones urbaines densément peuplées.

Outre ces bombes de 2.000 livres, les États-Unis ont fourni 6.500 bombes de 227 kilos, ainsi que 2.600 missiles guidés Hellfire, 1.000 bombes anti-bunker et 2.600 bombes de petit diamètre. À ce jour, ils ont fourni pour 6,5 milliards de dollars d’armes, qu’ils ont distribuées en plus de 100 tranches distinctes afin de contourner le contrôle du Congrès.

La révélation de la composition exacte des munitions envoyées démasque l’imposture totale du gouvernement Biden qui prétend s’opposer à l’utilisation par Israël de munitions lourdes à l’intérieur des villes. En décembre, Biden a condamné le gouvernement Netanyahou pour ses «bombardements aveugles».

Étant donné que les États-Unis ont donné à Israël plus de bombes de 2.000 livres que tous les autres types de bombes et de missiles combinés, il est clair que l’intention des États-Unis était de raser Gaza, comme l’a fait Israël.

En janvier, la BBC a rapporté que plus de la moitié des bâtiments de Gaza avaient été détruits ou endommagés. À ce stade, ce chiffre est probablement plus proche des trois quarts.

Une interprétation troublante est que les États-Unis considèrent Gaza comme une expérience de destruction totale d’une zone urbaine densément peuplée. Compte tenu de l’ampleur des destructions urbaines massives déclenchées, l’utilisation d’armes nucléaires dans une future guerre ne peut être considérée comme un réel saut qualitatif.

Le Reportage de Reuters a été publié au lendemain du débat présidentiel, au cours duquel les deux candidats se sont efforcés de se présenter comme les plus grands défenseurs d’Israël et du génocide de Gaza.

Biden a déclaré: «Nous fournissons à Israël toutes les armes dont il a besoin, et quand il en a besoin», et «nous sommes le plus grand producteur de soutien à Israël de tous les pays du monde».

Trump lui, a fait ainsi l’éloge du gouvernement Netanyahou pour s’être opposé à tout règlement négocié de la guerre: «Laissons-les finir le travail». Trump a qualifié Biden, l’auteur du génocide de Gaza, de «Palestinien».

Le débat a eu lieu le jour même où Axios rapportait que le gouvernement Biden était sur le point de débloquer une cargaison de 1.700 bombes de 227 kilos dont la livraison avait été retardée dû à une crainte présumée de la Maison-Blanche qu’elles ne soient utilisées dans une offensive sur Rafah.

La Maison-Blanche a pleinement approuvé l’assaut lancé sur Rafah, qui a déplacé plus d’un million de personnes. Celui-ci a largement interrompu les livraisons de nourriture au poste-frontière de Rafah, au sud de l’enclave, accélérant ainsi la famine dans tout le territoire. Il a encore stoppé les évacuations médicales d’urgence par la frontière, bloquant sans soins suffisants des milliers de personnes gravement malades dans la bande de Gaza.

À ce jour, 37.765 Palestiniens ont été tués et 86.429 blessés à Gaza, selon le ministère de la santé de Gaza.

La nouvelle que le gouvernement Biden allait donner le feu vert à l’envoi de bombes supplémentaires à Israël fait suite aux rencontres entre le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et de hauts responsables du gouvernement Biden à Washington.

Gallant a été accueilli par de hauts responsables gouvernementaux mercredi alors que le procureur principal de la Cour pénale internationale a déposé une demande d’inculpation à son encontre le mois dernier. Celui-ci l’a accusé, tout comme le premier ministre israélien Netanyahou, de «crimes de guerre» et de «crimes contre l’humanité».

Le voyage de Gallant prépare le terrain pour la visite de Netanyahou à Washington le 24 juillet où il doit s’adresser aux deux chambres du Congrès.

Dans un compte-rendu de la rencontre entre Gallant et le conseiller à la Sécurité nationale Jake Sullivan, la Maison-Blanche a écrit: « M. Sullivan a réaffirmé l’engagement sans faille des États-Unis en faveur de la sécurité d’Israël, y compris face aux menaces des groupes terroristes soutenus par l'Iran, tels que le Hezbollah libanais».

La Maison-Blanche a fait l’éloge des prétendus efforts humanitaires de Gallant, l’homme qui a poussé la population de l’étroite enclave au bord de la famine en déclarant un «blocus complet» de la nourriture pour Gaza parce que les Palestiniens étaient, selon ses propres termes, des «animaux humains».

Le compte-rendu déclarait:

M. Sullivan et le ministre Gallant ont discuté de la crise humanitaire à Gaza et de la nécessité d’augmenter et de maintenir le flux d’aide humanitaire à Gaza. M. Sullivan a reconnu les efforts personnels et le leadership du ministre Gallant pour soutenir ces efforts.

Loading